Wikipédia - Bernard Tapie

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Bernard Tapie (26 janvier 1943 à Paris 20^e - ) est un chanteur, homme d'affaires, homme politique, présentateur et acteur français. En tant qu'homme d'affaires, il a fait la manchette en achetant, puis en vendant Adidas, opérations suivies d'une importante poursuite au civil qu'il a gagné. Il a eu une brève carrière de chanteur avec un disque dans les années 1960 sous le nom de Bernard Tapy. Outre son passage éclair au ministère de la Ville sous le gouvernement de Pierre Bérégovoy, il fut élu député des Bouches-du-Rhône. Il fut réélu en 1993, mais son immunité fut levée par l'Assemblée nationale, en vue de répondre de ses poursuites judiciaires.
Il fut tête de liste de la gauche aux élections régionales en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, en tant que tête de liste dans les Bouches-du-Rhône. Etaient alors à ses côtés Elisabeth Guigou, tête de liste dans le Vaucluse, Mylène Demongeot, actrice, sur sa propre liste, Daniel Haechter, couturier, tête de liste dans les Alpes-Maritimes, le professeur Léon Schwartzenberg, professeur de cancérologie, tête de liste dans le Var. Il affronte Jean-Marie Le Pen, président du Front national, député européen, tête de liste dans les Alpes-Maritimes. Il l'avait déjà défié dans un débat médiatique sur l'immigration deux ans plus tôt. C'est finalement Jean-Claude Gaudin qui est réélu président de région avec une majorité relative.
En juin 1994, il est la tête de liste des radicaux de gauche aux élections européennes, avec l'aval en sous-main du président François Mitterrand, pour mieux torpiller Michel Rocard, ancien Premier ministre, tête de liste du Parti socialiste, premier secrétaire du parti et rival de longue date du chef de l'État. L'opération réussit : ce dernier arrive deuxième, mais avec seulement 14% des voix, alors que la liste de Bernard Tapie arrive cinquième avec 11 %. Figuraient sur sa liste la féministe Antoinette Fouque, Christiane Taubira-Delannon, députée de Guyane, candidate en 2002 à l'élection présidentielle, et Noël Mamère, qui quittera ce parti pour les Verts, Tous trois furent élus députés européens.

Il a suscité auprès des citoyens français à la fois de l'admiration (pour être un autodidacte) et une certaine méfiance (pour ses pratiques douteuses). Il fit envie, par la possession d'un hôtel particulier, rue des Saints-Pères, dans le VIIème arrondissement, le quartier des antiquaires, vers Saint-Germain-des-Prés. Ce bien immobilier fut justement richement meublé, ce qui servit lors des saisies judiciaires, par voie d'huissiers, dont il fit l'objet.

Au Bébête Show, il fut représenté en taureau, dénommé "Tapie Violent". Aux Guignols de l'info, il est brocardé pour son expérience carcérale et, surtout, par sa gouaille verbale, se nommant lui-même Nanard, et usant plus que de nécessaires des expressions "Salut ma burne !", "Jo la Fiotte" et "Sévèrement burné, l'Nanard !".

Son parcours

Débuts

C'est au cours de son service militaire, qu'il comprend que sa ténacité et ses grandes ambitions peuvent le faire réussir dans la société. Il débute en vendant des automobiles ainsi que des téléviseurs. Il proposait l'essai gratuit d'un poste de télévision pendant une semaine. Malheureusement les téléviseurs coûtaient à l'époque très cher et les clients, effrayés, refusaient. Son idée fut alors de se faire passer pour un enquêteur sur la qualité des programmes télévisuels. À la réponse habituelle « Nous n'avons hélas pas la télévision », il répondait par l'offre de prêt. L'appareil entrait alors chez le client. Une semaine plus tard, séduit tant par l'appareil que par la sollicitude dont il a été l'objet, ce dernier signait volontiers un bon de commande!
En 1967 il devient propriétaire du magasin de téléviseurs et dix ans plus tard il se lancera dans l'achat, la remise sur pied et la revente d'entreprises en difficulté.

Entrepreneur

• Il se fit rapidement connaître des médias en procédant à des rachats d'entreprises en difficulté. Il fit ainsi l'acquisition du groupe de piles électriques Leclanché/Wonder pour la revendre après son redressement à Ralston Energy Systems. Habilement, il exigeait que les licenciements eussent lieu avant son rachat de l'entreprise, ce qui fait que son image n'était pas altérée par ceux-ci.
• Entreprises rachetées
  • Draeger
  • La Vie Claire
  • Adidas
  • Terraillon
  • Testut
  • Manufrance
  • Wonder

Politique

• député des Bouches-du-Rhône
  • mars 1993 : élections législatives. 6 élus, dont trois apparentés socialistes (Jean-Pierre Defontaine, Kamilo Gata, Roger-Gérard Schwartzenberg) et 3 non-inscrits (Bernard Charles, Bernard Tapie, Émile Zuccarelli)
  • 20 novembre 1993 : fusion du MRG des Bouches-du-Rhône et d'Énergie Sud, créé aux élections régionales de mars 1992 par Bernard Tapie
• Ministre de la Ville :
  • du 2 avril 1992 au 3 juin 1992 du gouvernement de Pierre Bérégovoy
  • du 26 décembre 1992 au 29 mars 1993 du gouvernement de Pierre Bérégovoy
• député européen
  • 12 juin 1994 : élections européennes. La liste Énergie Radicale conduite par Bernard Tapie obtient 12,03% et 13 élus.

Football

• 1986-1994, président de l'Olympique de Marseille
• Quatre titres consécutifs de champion de France avec l'OM (de 1989 à 1992), une Coupe de France (1989) et une victoire en finale de la Ligue des champions (1993). Finaliste de la Ligue des Champions en 1991.
• Il fut condamné à huit mois de prison ferme pour avoir fait corrompre des joueurs du club de Valenciennes. Il les avait convaincus de jouer sans forcer pour éviter que ses joueurs soient fatigués ou blessés au cours du match suivant qui devait les opposer au Milan AC, en finale de la ligue des champions.

Démêlés judiciaires

Mais il connut aussi quelques difficultés :

• Une impossibilité de rembourser des dettes contractées auprès du Crédit lyonnais. En conflit judiciaire avec la banque, Bernard Tapie lui réclame 990 millions d'euros de dommages et intérêts. La cour d'appel de Paris a jugé le 30 septembre 2005 que Bernard Tapie a été floué lors de la vente du groupe Adidas par le Crédit Lyonnais en 1993 et doit recevoir 135 millions d'euros à titre de dédommagements. La somme lui sera versée par le Consortium de réalisation (CDR), structure chargée d'assumer la gestion passée du Crédit Lyonnais, et par la banque elle-même. ¹
• Une condamnation pour la corruption d'un joueur de football du Valenciennes Anzin Football Club, qui devait jouer contre l'Olympique de Marseille. Cette affaire a valu au club une rétrogradation en deuxième division.
• D'autres difficultés judiciaires avec l'affaire Testut, et fiscales, avec le Phocéa (avoir imputé sur ses sociétés la charge notamment des employés pour assurer les réceptions).
• En Décembre 2005, Bernard Tapie est condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 3 ans de prison dont 8 mois fermes pour fraude fiscale (7,1 millions d'euros seraient dus aux impots). Il ne retournera cependant pas en prison grâce à la confusion de cette peine avec d'autres.

Acteur

Suite à ces problèmes financiers et judiciaires, Bernard Tapie commença une carrière d'acteur

• au théâtre avec Vol au-dessus d'un nid de coucou et Un beau salaud;
• à la télévision, comme animateur d'interviews, où ses émissions eurent des résultats d'audience appréciés, et dans la série policière Commissaire Valence où il joue le rôle-titre. Il est à noter que Bernard Tapie n'a pas débuté à la télévision dans les années 2000, mais quinze ans plus tôt, avec l'émission Ambition (1986), sur TF1.

Filmographie

• 1996 : Hommes, femmes, mode d'emploi de Claude Lelouch

Bibliographie

• Gagner, éditions Robert Laffont, 1986.
• Librement. Plon. 1998. Il a commencé ce livre dès son entrée en prison et terminé à sa sortie.
• Des yeux trop grands. Plon, 2000.

Liens externes

• Ses chansons sur Bide & Musique
• Petit recueil de ses citations les plus polémiques

Ecrits sur la personne

• Isabelle Musnik, Tapie, les secrets de sa réussite, Plon, 1986.
• Jeanne Villeneuve, le Mythe Tapie, La Découverte, 1988.
• Philippe Reinhard, Bernard Tapie ou la Politique au culot. Paris. France-Empire. 1991.
• Valérie Lecasble, le Flambeur : la vraie vie de Bernard Tapie, Airy Routier, Grasset, 1994.
• Gilles Vidal, Emmanuel Loi, Pour ou contre Bernard Tapie. Le Castor Astral. 1997.
• François Moreau, Bernard Tapie, héros malgré lui. Ramsay, 1998.